Musée virtuel du Canada

Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

Escuminaspis

Depuis sa découverte, Escuminaspis laticeps a eu de multiples appellations. À un moment donné, on distinguait même trois espèces différentes qui sont maintenant considérées comme synonymes.Un ostéostracéIcône de loupe(68 ko) En effet, récemment, on s’est rendu compte que toutes ces espèces n’étaient en fait que différents stades de croissance d’un même animal.

Contrairement aux autres ostéostracés plus anciens, cette espèce arborait un bouclier céphalique non consolidé, c’est-à-dire que le recouvrement osseux était fait de centaines de toutes petites plaques osseuses polygonales disjointes appelées tessères. Tout au long de la vie de l’animal, les tessères grandissaient au même rythme que lui mais ne se soudaient jamais les unes aux autres.

Escuminaspis laticepsIcône de loupe(48 ko)La forme du bouclier céphalique d’Escuminaspis laticeps est presque parfaitement ronde, de même que son ouverture oralo-branchiale. Chez les spécimens trouvés, la largeur du bouclier varie de 3 à 30 cm. Escuminaspis est l’une des rares espèces d’ostéostracés dont la morphologie du tronc et des nageoires est connue. Elle pouvait atteindre une longueur d’un peu plus de 60 cm. Elle présentait deux appendices pectoraux en forme de pagaies, une nageoire dorsale et une nageoire caudale terminale dont l’axe était orienté vers le haut. On a longtemps cru que le bouclier céphalique d’Escuminaspis était dépourvu de champs sensoriels latéraux, mais l’étude d’un nouveau spécimen montre clairement qu’il en était bel et bien pourvu. Il semble toutefois acquis que son cousin Levesquaspis n’en avait pas.

Escuminaspis laticepsIcône de loupe(68 ko)Sous leur surface finement ’’écaillée’’, les appendices pectoraux d’Escuminaspis ont révélé un phénomène unique pour l’ensemble des poissons sans mâchoires, soit la présence d’une structure de support interne de cartilage partiellement calcifié, constituée d’un seul élément plat et allongé. Une structure similaire est observée aux tout premiers stades de croissance de la nageoire pectorale chez des gnathostomes actuels. Chez ces derniers, cette plaquette cartilagineuse se divise ensuite en plusieurs éléments disposés en éventail.

Ce fait, jumelé à d’autres caractéristiques comme la queue épicerque, la présence d’os cellulaire et d’anneau sclérotique autour des yeux, rapproche les ostéostracés des gnathostomes.


Un ostéostracé

Titre : Un ostéostracé
Auteur : Illustration de François Miville-Deschênes
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2000

Description :
Les ostéostracés étaient des poissons de fond caractérisés par une tête aplatie au contour semi-circulaire.

Escuminaspis laticeps

Titre : Escuminaspis laticeps
Auteur : Parc national de Miguasha
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2001

Description :
Spécimen complet de l’ostéostracé Escuminaspis laticeps de la Formation d’Escuminac montrant les nageoires pectorales en forme de pagaies et la partie postérieure du corps.

Escuminaspis laticeps

Titre : Reconstitution de la partie antérieure d’Escuminaspis laticeps
Auteur : Illustration de Philippe Janvier
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2005

Description :
Une structure de support interne a été documentée dans les nageoires paires pectorales de cet ostéostracé. Cette structure de cartilage partiellement calcifié était constituée d’un seul élément plat et allongé.