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Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

La flore de Miguasha

La flore de Miguasha est dominée par un nombre très limité d’au plus cinq espèces.Couche à ArchaeoptrisIcône de loupe(96 ko) Les flores fossiles trouvées dans d’autres localités du Dévonien supérieur ont livré des assemblages plus diversifiés. Comparée par exemple aux flores du début du Frasnien de l’État de New York, il manque à la Formation d’Escuminac des groupes typiques comme les progymnospermes de type aneurophytales, des cladoxyles, des iridopterides, des lycophytes...

L’habitat, comme le démontre l’examen des spores fossiles, n’était pourtant pas si pauvre en espèces végétales. Cette faible diversité apparente de la flore réelle a été expliquée par la petitesse de l’affleurement de la formation fossilifère disponible à l’échantillonnage. Elle pourrait également résulter d’un triage sélectif des espèces avant la fossilisation, pendant le transport par le courant.

Les fossiles de plantes de la Formation d’Escuminac se répartissent en deux assemblages. L’assemblage de la couche à Protobarinophyton, une plante qui vivait sur les berges de l’ancien estuaire, dénote une faible distance de transport comparé à l’assemblage à Archaeopteris. Cet arbre préférait s’implanter à une certaine distance des berges, là où le sol était plus stable. Des fentes de dessiccation dans les sédiments associés à la couche à Protobarinophyton indiquent un environnement exposé sporadiquement à l’air libre, alors que les structures sédimentaires qui accompagnent les meilleures couches à Archaeopteris dénotent de forts courants.

Le cas de la paléoflore est un bel exemple des différents filtres qui s’interposent en paléontologie entre l’environnement original et l’oeil du chercheur qui tente de le voir tel qu’il était. Le cas de Miguasha est éloquent. En effet, seuls les êtres qui mouraient et/ou tombaient dans les flots de l’estuaire pouvaient amorcer une éventuelle fossilisation, ce qui excluait tout ce qui vivait trop loin du cours d’eau. Mais encore fallait-il que les êtres se déposent dans les archives sédimentaires qui ont subsisté.

Couche à Archaeoptris

Titre : Couche à Archaeoptris
Auteur : Parc national de Miguasha
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 2003

Description :
La plante Archaeopteris est abondante à plusieurs niveaux de la Formation d’Escuminac. Dans cet exemple, les 2 espèces de Miguasha sont représentées. L’espèce aux plus grande feuilles est Archaeopteris obtusa, l’autre est A. halliana.