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Miguasha : De l'eau à la terre (Le parc national de Miguasha)

La seigneurie de Shoolbred

Avant l’arrivée des Européens en terre d’Amérique, la Baie-des-Chaleurs fait partie d’un vaste territoire qui sert de lieu de chasse et de pêche pour les Micmacs, une nation autochtone de la famille des Algonquiens. Avec le Régime français, entre 1534 et 1760, seuls quelques pêcheurs saisonniers et des missionnaires chargés de convertir les Autochtones semblent avoir fréquenté l’extrémité de la région de la Baie-des-Chaleurs.

Après la Conquête anglaise, des soldats britanniques qui avaient fait la guerre contre les Français pour s’emparer de la colonie, décidèrent de s’installer dans cette Amérique pleine de promesses. Miguasha fut un des sites d’établissement et les familles Wafer, Connors, Hayes qui y habitent encore aujourd’hui descendent de ces militaires qui y ont pris racine.

À cette époque, les loyaux services rendus au roi étaient rétribués par l’octroi de terres et de seigneuries. Le seigneur propriétaire de ces terres, même s’il n’y tenait pas feu et lieu, recevait une rente annuelle des différents censitaires qui y vivaient.

La seigneurie de ShoolbredIcône de loupe(76 ko)C’est probablement pour services rendus qu’un marchand anglais du nom de John Shoolbred se fit offrir en 1788 des terres en Gaspésie qui porteront le nom de la Seigneurie de Shoolbred. Le territoire de la seigneurie comprenait une bande de terre large de un à deux kilomètres le long de la rivière Ristigouche, partant de la Pointe-à-la-Garde et se rendant jusqu’à la limite actuelle entre les municipalités de Nouvelle et de Saint-Omer, incluant la petite péninsule de Miguasha.

John Shoolbred n’habita jamais sa seigneurie. En 1801, elle passa aux mains de son fils James, un marchand de la ville de Charleston, en Caroline du Sud, aux États-Unis. Celui-ci la revendit en 1809 à Matthew Stewart, un marchand établi à Saint-Omer.

Après l’abolition du régime seigneurial en 1855, quelques familles acadiennes vinrent s’établir dans le secteur, permettant ainsi aux familles Caissy, Roy, Landry, Bienvenue et autres de prendre racine dans le paysage local. L’endroit a pris le nom de municipalité de Shoolbred. Elle fut partitionnée en 1907 et cinq ans plus tard chaque moitié fut rebaptisée. La partie ouest devint la municipalité d’Escuminac et celle de l’est, la municipalité de St-Jean-l’Évangéliste.

Cette dernière changea de nom en 1953 pour devenir la municipalité de Nouvelle, à laquelle la pointe de Miguasha fut annexée en 1961.

La seigneurie de Shoolbred

Titre : La seigneurie de Shoolbred
Auteur : Gaspésie, vol. 23, no. 4
Sources : Parc national de Miguasha
Année : 1985

Description :
La seigneurie de Shoolberd est l’une des huit seigneuries concédées sous le régime Anglais en Bas Canada, district de Québec. Concédée le 24 juillet 1788, elle s’étendait de Pointe-à-la-Garde à St-Omer, et elle englobait la pointe de Miguasha. Tiré de la revue Gaspésie, numéro de décembre 1985, volume XXIII, numéro 4.